Séphardisme et Hispanité

L'Espagne à la recherche de son passé (1920-1936)

ISBN : 978-2-84050-632-4
Date de publication : 12/02/2009
Format : 150x210
Nombre de pages : 416
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Au début du xxe siècle, naît en Espagne le projet de l’ « Hispanité », qui aspire à la création d’un empire culturel hispanique, se substituant aux colonies perdues. Dès lors, il constitue l’un des axes principaux de la politique étrangère du pays, et ce jusqu’à la fin de la période franquiste. Dans son sillage, émerge peu à peu un courant tourné vers les Sépharades, ces descendants des Juifs expulsés de la péninsule Ibérique en 1492 vivant principalement dans les Balkans, et en partie au Maroc. Il s’agissait pour les « séphardistes » de rapprocher l’Espagne et ses « enfants perdus ». Encore fallait-il agir sur la représentation que les Espagnols avaient des Juifs et réhabiliter Séfarad, la terre d’Espagne, dans la mémoire judéo-espagnole. Le processus atteint sa pleine maturité au cours de la quinzaine d’années précédant la Guerre civile (1936-1939). À sa dimension culturelle et humaniste, s’ajoutent les bénéfices matériels que le pays envisageait de retirer d’un tel rapprochement. Malgré quelques acquis remarquables, le Séphardisme se heurte à un certain nombre d’obstacles. Non seulement les circonstances politico-économiques lui étaient défavorables, mais il restait aussi cette défiance des Sépharades envers le pays qui les avait rejetés quatre siècles plus tôt. Sans oublier dans le même temps, que l’antisémitisme se répandait en Europe et que le sionisme paraissait à ces populations comme une alternative face aux turbulences du moment. Ce livre passionnant nous plonge non seulement dans cette utopie qu’a été le Séphardisme, mais il ouvre aussi une fenêtre inédite sur l’expérience de ces exilés de la Péninsule, qui pendant des siècles ont perpétué la langue et la culture espagnoles dans leurs lieux d’exil, tout en cultivant le rejet de l’Espagne, qui les avait trahis.

 

Eva Touboul Tardieu est maÆ’®tre de confÆ’©rences au dÆ’©partement des langues romanes de lââ‚à¬Ã¢â€žâuniversitÆ’© LumiÆ’¨re-Lyon 2.

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