L'Ordre wilsonien
Essai sur l'américanisation du système international, des Lumières à Joe Biden
ISBN : 979-10-231-0767-8
Collections : Mondes contemporains
Date de publication : 16/02/2024
Format : 16 x 24 cm
Nombre de pages : 448
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Versatiles, opportunistes, impérialistes, tantôt cyniques, tantôt amateurs, mais toujours pétris d’arrière-pensées, les États-Unis ont (presque) toujours tort, ce qui représente un défi aux statistiques de la géopolitique. 

Ni pro- ni antiaméricain, cet ouvrage campe les ressorts profonds et ambivalents de la stratégie du nouveau continent sur la période contemporaine, celle qu’on ferait mieux d’appeler l’« ère des Lumières ». 

Depuis 1776, les États-Unis nourrissent un projet pour eux-mêmes et le reste du monde. Après un long siècle d’hésitations, Woodrow Wilson et ses Quatorze Points synthétisent l’exceptionnalisme américain et fixent pour longtemps les paramètres structurants du système international : paix républicaine, diplomatie publique, libre échange, autodétermination des nations, maîtrise des armements et, par-dessus tout, la Société des Nations, transfigurée en Organisation des Nations unies. Ce monde que l’Amérique veut repeindre à ses couleurs souffre à l’heure actuelle des mêmes contradictions que les politiques aléatoires des administrations présidentielles successives. 

L’ordre wilsonien n’abolit pas les lois de la Realpolitik, contrairement à ses intentions initiales. En fait, il les transforme et les organise au prisme de l’idéal démocratique hérité du XVIIIe siècle. Pour le meilleur et parfois le pire : « America first! ».

Introduction 

Le temps des Lumières, notre époque 

Le moment Wilson 

Prévention et gestion des crises contemporaines : leurs origines sociales, culturelles et nationales 

 

Première partie - le XIXe siècle, entre impérialismes, stabilités hégémoniques et équilibre des puissances

 

I - Le congrès de Vienne, le concert des nations et la modernité de la stabilité hégémonique 

Les principes de Vienne : abolir le brigandage international et restaurer l’ordre par un concert européen 

À partir de l’unité allemande, la concertation diplomatique continue de réguler des relations internationales volatiles

 

II - Le vrai impérialisme américain. De la doctrine Monroe à la guerre contre l’Espagne, 1823-1898 

Aux sources de l’ordre contemporain : l’exceptionnalisme et la « destinée manifeste » des États-Unis

À l’assaut de l’empire espagnol en décomposition : un authentique impérialisme 

La « destinée manifeste », jusqu’où ? 

 

Deuxième partie : Les avatars du wilsonisme dans la grande parenthèse de 1917-1989

 

III - Les Quatorze Points de Wilson dans leur contexte 

De la richesse à la puissance 

Un (trop) long isolationnisme 

Les conditions américaines à l’entrée en guerre – les Quatorze Points en perspective 

La modernité des Quatorze Points 

 

IV - Wilson à la Conférence de la paix 

Les clauses territoriales du traité de Versailles : éviter de nouvelles Alsace‑Lorraine 

Les réparations allemandes : premier cas d’école d’injection des normes américaines dans les relations internationales

La Ligue universelle pour la paix : parlement mondial ou sanctuaire de la stabilité hégémonique ? 

Les héritiers de Wilson tirent les leçons de ses erreurs 

 

V - L’entre-deux-guerres et la sécurité européenne. Entre réparations allemandes punitives et arms control (Point 4 de Wilson

Le néo-isolationnisme des Roaring Twenties et la diplomatie businesslike des républicains 

La maîtrise des armements 

L’arms control après Wilson : entre idéalisme et realpolitik

 

VI - La sécurité collective : de l’échec initial au succès après 1945 

Aristide Briand, exécuteur testamentaire du wilsonisme 

De la Charte de l’Atlantique (1941) à la Charte de San Francisco (1945) : la résurgence de l’internationalisme wilsonien 

L’alliance atlantique résout la question allemande 

L’OTAN sous commandement américain, clé de voûte de la paix 

 

VII - Le libre-échange : du « doux commerce » à la « pax mercatorum » (Points 2 et 3 de Wilson) 

La liberté de navigation, socle de la liberté de commerce 

Heurs et malheurs du libre-échange au fil des présidences 

L’essence politique de l’économie 

À quoi sert le commerce ? Servir l’intérêt national 

 

Troisième partie : L’ONU, fille des États-Unis

 

VIII - Les temps fondateurs 

L’organisation dans les limbes (1941-1943) 

Si vite, la guerre froide. Les premières années de l’ONU 

La plus wilsonienne de toutes : la présidence Eisenhower (1953-1961)

Premières déceptions américaines, premières séquelles 

 

IX - Le wilsonisme sans les États-Unis ? L’ONU, les opérations de paix et les populations 

L’émergence du tiers-monde et la cassure des années soixante-dix 

« Sécurité humaine » et « regime change » : l’ONU réinterprète deux principes américains 

L’ONU d’après-guerre froide crée sa doctrine pour la paix 

Opérations multidimensionnelles et traitement socioculturel des crises : l’étude de la MINUSMA, au Mali (2013–2023) 

Si l’ONU n’existait pas, il faudrait (quand même) l’inventer. Pertinence et vigueur du wilsonisme 

 

Quatrième partie : Le XXIe siècle sera wilsonien

 

X - Le jour d’après : spéculations académiques

Penser la fin de la Guerre Froide au temps de l’Union soviétique 

Le KO de l’adversaire principal. So what? 

La théorie la plus féconde : le soft power de Joseph Nye (1990) 

Ce qui est bon pour l’Amérique est encore meilleur pour les autres

 

XI - Du 11 septembre (1990) au 11 septembre (2001) : quel novus ordo saeculorum ?

La fin en trompe-l’oeil de la Guerre Froide 

Non, l’Occident des années quatre-vingt-dix n’a pas humilié la Russie éternelle 

Les illusions d’un nouvel ordre mondial 

Post-mortem du néoconservatisme 

 

XII - Après l’Irak et l’Afghanistan, le smart power de la nation indispensable 

Gagner la bataille des idées : le smart power, feuille de route du xxie siècle néo‑wilsonien

La vraie-fausse rupture d’Obama 

Trump et les deux nations

Joe Biden, le dernier wilsonien : multilatéralisme apaisé ou diplomatie autoritaire des valeurs ? 

 

Conclusion. Les points « 0 » et « 15 » de Wilson : « America first » et les droits des communautés 

« The World Must Be Made Safe For Democracy » 

 

Sources et bibliographie 

Fonds d’archives exploités 

Documents écrits ou publiés à caractère de sources 

Ouvrages et articles cités 

 

Index 

Remerciements 

Agrégé d’histoire, ancien élève de l’ENS-Ulm, François David est professeur de relations internationales à l’université du Littoral. Il travaille sur les relations transatlantiques (John Foster Dulles, secrétaire d’État, Cold Warrior et père de l’Europe, PUPS, 2010), le renseignement (La Naissance…

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