Aux XVIe et XVIIe siècles, le secrétaire, compris en général comme domestique spécialiste de l’écrit, parfois familier des arcanes du pouvoir, est incontournable. Le mot apparaît d’ailleurs fréquemment sur les pages de titre. Au sommet de l’appareil administratif se trouve la charge, plus rare et enviée, de « secrétaire du roi ». Ce livre conjugue les points de vue historique et littéraire pour apprécier les recoupements et les contradictions entre titre, métier ou carrière de secrétaire et d’écrivain en France. Il met en évidence les marges de liberté qui subsistent dans cette position sociale subalterne, en explore la symbolique et contribue à dessiner une histoire des écrivains de l’ombre.
Introduction, par Delphine Amstutz & Paul-Victor Desarbres, avec la collaboration de Claire Sicard
Première partie :
Formes de l’écriture déléguée
Claire Sicard, « Que ce froid moleste et indigne / Ne gele les nez et la vigne ». Saint-Gelais dans le secret d’un badinage
Jean Balsamo, « Celuy de ses gens, qui luy servoit à escrire, un papier journal ». Le Journal du voyage de Montaigne et l’autorité discrète du secrétaire
Maxim Boyko, Hommes de main plutôt qu’hommes de plume. Les secrétaires de Richelieu : des scribes et des intimes dans l’ombre du cardinal
Deuxième partie :
Libertés de manœuvre
Adeline Lionetto, Les secrétaires, petites mains de la fête de cour ? Des auteurs festifs oubliés
Cristina Panzera, Heurs et malheurs du secrétaire : Estienne Du Tronchet au miroir de Bernardo Tasso
Max Engammare, Deux secrétaires écrivains de Calvin : le peu fidèle François Bauduin et le moins fidèle Nicolas Des Gallars
Jean-Pierre Cavaillé, Louis Machon, une carrière de secrétaire et d’homme de lettres brisée
Troisième partie :
Images du secrétaire
Nina Mueggler, Les secrétaires dans l’arène : la querelle Marot-Sagon
Paul-Victor Desarbres, Le secrétaire et L’Encyclie : Guy Le Fèvre de La Boderie secrétaire, entre Ronsard et Vigenère ?
Quatrième partie :
Carrières de secrétaires et carrière de plume
Damien Fontvieille, Les secrétaires d’État et les cercles littéraires à la Renaissance. Secrétaires humanistes et/ou professionnels du politique ?
Adrienne Petit, Itinéraire d’un secrétaire transfuge : « l’éloquent Nervèze » de la Ligue aux Bourbons
Gábor Förköli, Compétence d’auteur et accès aux secrets. Jean de Silhon comme secrétaire
Delphine Amstutz, Être ou ne pas être secrétaire au xviie siècle. Les parcours croisés de Jean-Louis Guez de Balzac et de Guillaume Girard
Conclusion, par Nicolas Schapira